Interroger le sens de la temporalité, c’est d’abord prendre acte de la flèche du temps » nous dit Green (2000) en poursuivant : « Du moins pour la conscience », Le temps psychique et ses multiples inscriptions dans les systèmes et instances qui constituent notre psyché reste aujourd’hui à la fois fondamental et énigmatique. J’interrogerai notamment l’opposition classique entre le temps de la conscience et l’atemporalité de l’inconscient, en redonnant une place prépondérante au préconscient, lieu de la perception de l’écoulement du temps. L’organisation temporelle de chacun est fondamentalement intriquée avec les modes d’organisations psychiques, et en particulier les modalités défensives : refoulement ou clivage n’auront pas le même impact sur la représentation temporelle. Freud (1915) a mis également l’accent sur l’importance de la discontinuité périodique, permettant la construction de la représentation de l’absence et de la présence, et donc tout à la fois du temps et de l’objet. Winnicott a pour sa part pointé la valeur positive du « sentiment continu d’exister ». Continuité et discontinuité seront donc interrogés, comme sera mis en relief les rapports étroits qui unissent la perception du temps, la mémoire, et l’identité.